Chez les enfants et adolescents de ma résidence, des sentiments difficiles à identifier et donc difficiles à traiter ont tendance à émerger. Je parle de sentiments où l'humiliation, l'exclusion et la différence conditionnent la tolérance à la frustration. Avec eux apparaissent des états d'agression, où l'attention se porte sur les objets, les portes, les fenêtres, les chaises,..., rarement sur les personnes. Mais des états d’évitement et d’isolement surviennent également, où la résignation et la passivité les font passer inaperçus et invisibles. Dans l’ensemble, ils se plaignent d’attitudes pleines d’amertume et de colère, qui peuvent contenir des expériences personnelles non résolues.
Dans ma résidence, les émotions ont de plus grands mots, je parle d'un état d'exception dû à la complexité des expériences de ses résidents, l'angoisse, les angoisses et la tristesse y sont intenses, ce qui provoque des réponses, non seulement chez les nourrissons et les adolescents, mais également au sein de sa propre équipe éducative. Non seulement les émotions sont observées, mais elles sont vécues et diffusées ; il n’est pas rare de se sentir heureux dans un environnement heureux ou triste dans un environnement difficile. D’où l’importance pour les nourrissons et les adolescents de se sentir dans des environnements sûrs avec une équipe éducative capable de réguler ce qu’ils ne peuvent pas, leurs émotions.
« J'ai une conversation agitée avec ma compagne, on se crie dessus, avec le bruit arrive une éducatrice, elle nous demande d'arrêter de crier, son ton est haut, c'est un moment tendu. Les garçons et les filles de la résidence observent la dispute, ils voient comment j'attrape une chaise et la jette en l'air, des rires nerveux se font entendre. L'éducatrice crie, je suis très agitée aussi, je m'approche de la fenêtre et je la frappe fort, quand ma main ne répond pas je vais dans ma chambre et je pleure de rage. Dans la dispute, des paroles blessantes ont été prononcées, il y a beaucoup de ressentiment, ce sont des paroles qui ont des conséquences, mais leur prix en vaut la peine, maintenant ma colère n'est plus seule.”
Antonio Argüelles, Barcelone.
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