Parfois, j’ai du mal à dire quel est mon travail, d’autant plus que j’ai du mal à l’expliquer. Quand les enfants viennent vivre au centre, j’observe dans leurs yeux à quel point ils se sentent dépassés. J’entends en eux des vies déchirées, je touche des mains tremblantes qui me montrent des émotions de toutes sortes. Dans mon travail, je leur donne de la place pour exprimer leurs peurs, leurs colères, leurs peines et leurs angoisses et tout ce que nous pouvons offrir est d’être là à leurs côtés avec leurs souffrances. Il semble petit, mais c’est beaucoup, la solitude est une vieille connaissance de beaucoup de nos enfants. Ce sont des histoires de cœurs brisés errant en silence. Après mon quotidien au centre on apprend en observant comment prendre soin de. La façon dont nous nous montrons aide à voir ses scintillements dans leurs yeux, nous essayons finalement d’attirer leur attention. Mon travail est beaucoup plus que ce que nous essayons de dire est d’être là avec ceux qui ont besoin d’un peu d’humanité, de respect et de dignité. Et si tout ce que nous pouvons faire dans la vie de tous les jours est de leur donner une minute de tout, ça va être un jour gagné. Antonio Argüelles.
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