"Mon fils, je ne veux pas que tu t'identifie avec lui, il ne vit pas avec sa famille, il est dans un centre"
Depuis mon entrée, je n'ai cessé d'être jugé pour être dans cet endroit et ce qu'il représente.
Je ne l'ai pas demandé, mais ils me l'ont donné, ils disent que là où je viens maintenant, il vaut mieux ne pas être.
Ici, je dois tout justifier et tout le monde, ça m'épuise, m'attriste et je les évite.
À la fin de tout cela, je ne peux pas arrêter de me sentir malade.
J'ai entendu mes camarades de classe dire qu'en période de confinement, ils passaient un très mauvais moment, sans sortir, avec leur famille toute la journée, jour après jour.
Ils disent que je ne peux avoir aucune idée de ce que cela représente.
Quelle fortune de pouvoir souffrir ce qu'ils ont vécu. Moi à ma famille, à ce moment-là, j'ai arrêté de la voir, j'ai beaucoup souffert, mais d'une manière différente.
J'ai peur que cette pandémie ne s'aggrave, je ne supporterais pas un autre abandon.
Je veux aller à l'école et je crois qu'un jour aucun éducateur n'aura besoin de venir me chercher, car je serai rentré chez moi.
Antonio Arguelles Barcelone
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